Plus d’un quart des Français qui disent avoir plus épargné depuis un an, veulent investir dans la pierre. 35% d’entre eux gagnent plus de 4000 euros par mois.
Environ 110 milliards d’euros! C’est l’épargne accumulée par les Français en 2020, selon la Banque de France. À laquelle il faudra ajouter quelque 55 milliards pour 2021. Soit au total, environ 165 milliards. Une somme astronomique qui, si elle était réinjectée massivement dans l’économie, pourrait générer bien plus de croissance que les 5% anticipés par le gouvernement.
out l’enjeu est là pour l’exécutif qui assure que cette épargne ne sera pas taxée. Au contraire, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des finances, veut orienter cette manne notamment vers les PME. La fameuse «économie réelle» qu’Emmanuel Macron a souhaité exonérer de l’ISF au contraire de l’immobilier. Et pourtant, c’est bien vers la pierre que les Français veulent se tourner.
Un quart d’entre eux déclarent avoir plus épargné depuis un an qu’au cours des années précédentes, selon un sondage Ifop pour Cafpi, courtier en crédit immobilier. Parmi ces ménages, ils sont 28% à citer l’immobilier en premier lorsqu’on leur demande pour quel projet ils utiliseraient leur surplus d’épargne. L’achat d’une voiture ou les voyages mais aussi les imprévus du quotidien viennent après (respectivement 23% et 22%).
Là aussi, l’enjeu est de taille. Car ces milliards d’euros, s’ils étaient tout ou partie, investis dans l’immobilier pourraient relancer un marché qui risque de pâtir, cette année, de l’attentisme des vendeurs et des acheteurs. Les ménages qui ont accumulé de l’épargne, sont, en effet, pour la majorité, des populations aisées et qui ont donc les moyens d’investir des sommes importantes.
Quel profil des «épargnants Covid»?
Selon l’Ifop, ils gagnent plus de 3000 euros par mois (35% touchent plus de 4000 euros et 31% perçoivent entre 3000 et 4000 euros). Ce sont des cadres supérieurs (36%) qui vivent en Île-de-France (30%). On peut imaginer que la plupart sont des salariés qui n’ont pas été impactés par la crise et se sont constitué une épargne de précaution. Enfin, ils sont plutôt jeunes (33% des 25 à 34 ans ont plus épargné qu’au cours des dernières années contre 19% des 50 à 65 ans).
Gageons que la plupart possèdent une résidence principale et envisagent dès lors d’acheter une résidence secondaire ou un logement destiné à être mis en location. Si tel est le cas, les villes moyennes, très en vogue ces derniers mois, ont une belle carte à jouer. Mais l’heure est, à l’attentisme, pour l’instant. Certains acheteurs, bien qu’aisés, attendent sans doute que les prix de l’immobilier baissent encore. Et espèrent qu’ils remontent par la suite. Tout dépendra s’ils investissent massivement ou pas.
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Guillaume Errard – Mis à jour le 22/04/21 à 15:02 – Publié le 18/04/21 à 07:00